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Déclaration de Carolle Brabant, directrice générale de Téléfilm Canada, au sujet du décès de Michael Spencer, premier directeur général de Téléfilm

22 avril 2016

Montréal, le 22 avril 2016 — À Téléfilm Canada, nous avons appris avec beaucoup de tristesse le décès de Michael Spencer, qui fut le premier directeur général de l’organisme, de 1968 à 1978. Notre équipe salue en lui un visionnaire, un nationaliste culturel fervent et un pionnier, celui qui fut à la fois son esprit fondateur et son guide initial, aux côtés de Gratien Gélinas, premier président de la Société de développement de l’industrie cinématographique canadienne (SDICC), aujourd’hui Téléfilm. Au fil des ans, Michael Spencer sut demeurer présent auprès de Téléfilm et de ses collègues de l’industrie, notamment en tant que garant de bonne fin au sein de Film Finance Canada. Il eut deux passions : le cinéma et les oiseaux, dont il fut un observateur constant.

Son empreinte sur l’histoire de notre organisme fut unique. De fait, en tant que directeur de la planification à l’Office national du film du Canada, il fut de ceux qui pilotèrent avec enthousiasme et détermination, dès le début des années 60, le projet de loi de la SDICC. Des cinéastes comme Gilles Carle, Denys Arcand et Denis Héroux l’accompagnèrent dans cet effort pour offrir à une industrie encore embryonnaire mais talentueuse le soutien dont elle avait besoin pour se développer et prospérer. La Loi de la SDICC fut adoptée en mars 1967, et l’organisme se vit alors confier un budget de 10 millions de dollars.

Michael Spencer était très fier du titre de fonctionnaire culturel, tout nouveau à l’époque, auquel il a véritablement donné ses lettres de noblesse. Parmi les films qui furent produits sous sa gouverne, et dont plusieurs eurent un retentissement international, soulignons Acte du cœur de Paul Almond; Le viol d’une jeune fille douce de Gilles Carle; Goin’ Down the Road de Don Shebib; Stereo et Crimes of the Future de David Cronenberg; A Married Couple d’Allan King; Les Ordres de Michel Brault; L’Apprentissage de Duddy Kravitz de Ted Kotcheff; et Lies My Father Told Me de Ján Kadár.

En 2003, il publiait, avec sa coauteure Suzan Ayscough, un récit de son expérience cinématographique intitulé Naissance et développement de l’industrie du cinéma canadien : Hollywood à Montréal, malheureusement épuisé aujourd’hui, qui avait été préfacé par Donald Sutherland et Carole Laure. Comme le souligne celle-ci avec justesse, Michael Spencer, d’origine britannique mais Canadien depuis l’âge de 20 ans, rêvait de voir des histoires canadiennes racontées par des Canadiens, des histoires qui créent des emplois pour des Canadiens. Michael Spencer avait la certitude qu’une aide adéquate allait permettre à de nouveaux talents d’éclore un peu partout au pays et de faire honneur à notre culture, en quoi il avait tout à fait raison comme on le voit encore aujourd’hui.

L’industrie canadienne du cinéma représente en effet une force économique et culturelle importante, dont les talents sont célébrés dans le monde entier.

Reconnu pour sa discrétion, son honnêteté et sa simplicité, démontrant une confiance absolue envers les talents canadiens du cinéma et travaillant sans relâche à leur développement et à leur reconnaissance chez nous et à l’étranger, Michael Spencer fut le premier Canadien à faire partie du jury du Festival de Cannes en 1980. Il fut décoré de l’Ordre du Canada en 1989.

Téléfilm offre ses condoléances à sa femme Maqbool Spencer, à sa famille et à tous ses amis et collègues de l’industrie. Téléfilm aura 50 ans en 2017 et soyez assurés que nous saurons honorer sa mémoire.