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Attirer de nouveaux partenaires vers le cinéma canadien —stimuler le financement privé

17 octobre 2016

Concevoir, produire, promouvoir, distribuer et exporter un long métrage est une opération à haut risque, longue et coûteuse, qui s’apparente à une activité de recherche et développement. Le devis moyen d’un long métrage tourne autour de 3,4 millions de dollars et nos films doivent se frayer un chemin dans un univers de plus en plus riche en contenus de qualité.

Dans ce contexte, notre industrie, essentiellement formée de PME, est à la recherche de ressources financières solides et multiples, qui permettent de voir loin et de voir grand, tout en préservant la diversité qui fait son succès, des premiers longs métrages de la relève aux grandes coproductions internationales.

Les investissements publics agissent comme des leviers du financement privé (télédiffuseurs, distributeurs, exportateurs, investissements privés canadiens et étrangers). Celui-ci est important parce qu’il reflète de façon bien concrète l’intérêt du marché et du public pour le contenu canadien.

De fait, cet intérêt augmente, comme on peut le voir tous les jours sur le terrain. Entre 2011 et 2016, l’effet de levier de chaque dollar investi par Téléfilm est passé de 1,04 $ à 1,52 $ en production et de 2,24 $ à 3,26 $ en promotion, soit des augmentations de plus de 40 %.De nouveaux partenariats de recherches et des partenariats stratégiques voient aussi le jour, les acteurs du milieu ayant conscience qu’il faut travailler ensemble pour réussir. C’est ainsi qu’a été créé Voir grand, une plateforme promotionnelle directement axée sur les auditoires par le truchement des médias sociaux.

On dit que la coproduction fait partie de l’ADN des Canadiens. Cette forme de partenariat créatif et financier reste essentielle pour gagner de nouveaux auditoires au cinéma et sur les autres écrans. Entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2014, le volume de la coproduction canadienne (cinéma et télévision) régie par des traités s’est élevé à 4,8 milliards de dollars, dont 2,2 milliards pour le long métrage seulement. Récemment, le traité avec l’Irlande, qui a été renouvelé en 2015, a donné les films Brooklyn (coproduit aussi avec le Royaume-Uni) et Room, qui furent en nomination pour l’Oscar du Meilleur film en 2016. Et Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, une coproduction avec la France, a reçu le Grand Prix de Cannes.

Le Fonds des talents, un fonds de dons privés créé en 2012, a l’appui d’entreprises comme Bell Média et Corus Entertainment, et de particuliers désireux d’encourager les talents d’ici. Ce fonds appuie la production de premiers longs métrages à micro-budget de cinéastes prometteurs, de même que la promotion internationale. À ce jour, il a réuni 15 millions de dollars et l’objectif est de 25 millions de dollars. Son impact est tangible, des cinéastes émergents comme Kyle Thomas (The Valley Below) et Sonia Bonspille Boileau (Le Dep) figurant aujourd’hui parmi les talents qui retiennent l’attention.

Les auditoires eux-mêmes sont maintenant considérés comme des partenaires à part entière de notre cinéma, par le socio-financement dans certains cas, mais aussi en accompagnant les films pendant tout le processus de fabrication et de lancement grâce à leurs communautés d’intérêt en ligne. Corner Gas : The Movie a bénéficié d’un lancement multiplateforme et d’un fort engagement en ligne qui lui ont permis de rejoindre plus de 7 millions de Canadiens en salles, à la télévision et en ligne. Des films à micro-budget comme The Editor, Cast No Shadow et Un film de chasse de filles ont été propulsés  parce que leurs équipes ont su identifier et interpeller les fans dès le début, identifier les bons canaux pour les rejoindre, parler leur langage, tirer profit de la controverse au besoin et mettre de leur côté des blogueurs influents.