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Mesurer le succès par-delà les recettes-guichet

17 octobre 2016

Qui regarde le contenu canadien, ou, quand et comment ? Comment les histoires canadiennes peuvent-elles tirer parti de l’univers numérique qui a transformé les habitudes de consommation ? Répondre à ces questions est crucial pour l’industrie canadienne, qui veut continuer d’avancer, d’innover et d’améliorer ses stratégies pour rejoindre de nouveaux auditoires.

Il fut un temps où l’on mesurait le succès d’un film à ses seules recettes-guichet au pays. Les salles de cinéma restent importantes, puisque 16 % des Canadiens de plus de 13 ans y voient plus de 12 films par année. De fait, en 2015, le visionnement des films canadiens s’est situé à un peu plus de 7 % du marché indépendant au pays. Mais on parle maintenant des cinq écrans, incluant les salles, la télévision, l’ordinateur, la tablette et les appareils mobiles. L’accès aux films s’est diversifié, les auditoires se sont fragmentés. Aujourd’hui, 81 % des films sont vus dans le confort du foyer, que ce soit par la télévision traditionnelle ou, de plus en plus, par la lecture en continu via Internet. 3 % des films sont vus sur les appareils mobiles, un pourcentage appelé à augmenter, la technologie évoluant sans cesse.

Dans ce contexte, suivre les tendances du marché, connaître les goûts et les attentes du consommateur est essentiel. Une vingtaine d’études financées par Téléfilm et ses partenaires depuis 2013 vont en ce sens. On y voit notamment que l’instantanéité — c’est-à-dire la capacité d’avoir accès rapidement à une production sur la plateforme de son choix — est devenue une exigence-clé des consommateurs. Et que la découvrabilité des films canadiens, qui implique la capacité d’identifier et donc de choisir du contenu d’ici parmi un vaste choix international et sur des plateformes qui se multiplient, est le principal défi que l’industrie et ses partenaires devront relever.

Parallèlement, la place des talents canadiens dans le monde continue de s’affirmer. Ils sont applaudis partout, comme on l’a vu récemment aux Oscars, et ensuite avec Xavier Dolan à Cannes et Denis Villeneuve et Philippe Falardeau à Venise. Mesurer le succès du cinéma canadien, c’est tenir compte de ces retombées culturelles impressionnantes et de leur effet sur la vitalité des entreprises, soit la capacité qu’elles ont de vendre, d’exporter et de coproduire leurs excellents films et d’attirer les investisseurs. Des films comme Enemy, 1987, Dr. Cabbie, The Grand Seduction, Mommy et 1987 ont contribué à une hausse des ventes à l’international en 2015.

L’Indice de réussite de Téléfilm dresse chaque année un portrait commercial (ventes au pays et à l’étranger, pondération de 60 %), culturel (nominations et prix dans les festivals, 30 %) et industriel (part du financement privé et étranger, 10 %) des films qu’elle finance. Ses résultats permettent de prendre des décisions d’investissements éclairées et inspirent aussi de nouvelles façons de faire.

En 2015-2016, l’Indice de réussite a augmenté de 8 %. Si le volet commercial est resté stable, la part du financement privé et étranger a grimpé de 33 % et les nominations et prix dans les festivals, de 17 %.

L’Indice évolue. Il reflétera de plus en plus les niveaux de visionnement sur chaque plateforme. Il pourrait aussi inclure, éventuellement, des données concernant l’impact du marketing numérique et des médias sociaux sur le succès des films.